mercredi 15 décembre 2010

Très intéressante émission sur la BBC radio 4 concernant un explorateur britannique, Wilfred Thesiger.

Episode image for Thesiger At 100
This year is the centenary of photographer and traveller Wilfred Thesiger, whose 38000 photographs of Africa and the Arabian Peninsula are celebrated in a new exhibition at Oxford's Pitt Rivers Museum. BBC Security correspondent Frank Gardner, who was encouraged by Thesiger to learn Arabic, looks back on his fascinating life and reflects how it is through Thesiger's work that we currently have such an understanding of the North African and Arab world. Thesiger lived among the marsh Arabs of southern Iraq, and he also became famous for crossing the Rub' al Khali, the "Empty Quarter" of Saudi Arabia, surviving on less than a pint of water a day.
Gardner talks to Christopher Morton of the Pitt Rivers about Thesiger's work, and what it reveals of past ways of life, and he also speaks to the curator of the exhibition, Philip N Grover about ways of interpreting the graphic imagery of the photographs. Thesiger's biographer Alexander Maitland tells the story of his wartime service with the SAS and SOE, and explorer Benedict Allen assesses the importance of Thesiger's travels and writing. Despite Thesiger's keen appreciation of desert peoples and their way of life, he hated modern society. The only modern invention he valued was the camera. We hear his voice in historic broadcasts from the 1940s and 50s, his elegant prose recalling his travels in what is now a lost age.
From Wikipedia :

Après la guerre, Wilfred Thesiger prend conscience que le monde barbare et splendide des nomades, qu'il admire tant, va disparaître, et décide de consacrer entièrement sa vie à sauver leur mémoire de l'oubli. Pendant cinq ans, il va parcourir le désert du sud de l'Arabie saoudite en compagnie des Bédouins et va rapporter cette expérience dans son premier livre Le Désert des Déserts.
Il part ensuite pour l'Irak découvrir le mode de vie immémorial des Arabes des marais, tribus vivant dans le sud du pays, dans les immenses marais entre les fleuves Tigre et l'Euphrate. Parallèlement, il effectue aussi plusieurs voyages dans les montagnes d'Asie centrale, où il en profite pour chasser l'ours et le mouflon. Il sillonne des régions alors inconnues comme le Kurdistan, le Chitral, l'Hazaradjat et le Nouristan, connues aujourd'hui sous le terme de « zones tribales » du Pakistan.
Wilfred Thesiger s'intéresse moins aux paysages qu'aux tribus qui ont conservé leurs mœurs et pratiques originelles. Ni ethnologue, ni sociologue professionnel, il se contente souvent seulement d'observer et de rapporter, mais surtout savoure le plaisir d'être un des premiers et peut-être un des derniers à côtoyer un univers millénaire mais qu'il sait menacé. Il accompagne ses écrits de nombreuses cartes et de nombreuses photos en noir et blanc, lesquelles constituent autant de témoignages uniques et exceptionnels, tels les voyageurs Kirghizes à dos de yack, les villageois du Nouristan ou les bergers Tadjiks sur les sentiers d'Asie centrale.
Il a « toujours été attiré par les montagnes », mais « cherche la voie la plus facile pour les franchir ou pour les contourner, afin de voir ce qu'il y a de l'autre côté ». et ne s'encombre pas de matériel sophistiqué : « ... quelques vêtements de rechange, deux couvertures pour le cas où nous dormirions à la belle étoile, une poignée de médicaments, un livre ou deux, un appareil photographique et ma carabine 275 Rigby ». Il considère chaque jour de voyage passé dans une automobile comme une journée de perdue, et en quelques mois de voyage au Kurdistan irakien, en 1950 et 1951, il dit avoir visité ainsi à peu près tous les villages et gravi à peu près toutes les montagnes.
Dès la fin des années 1950, il se sait rattrapé par le monde moderne, lorsqu'il croise sur son chemin un mollah afghan à Chitrâl ou un marchand mongol en route pour Kashgar. Avec le recul, il reconnaît qu'il « aurait donné cher » pour les accompagner, mais peu à peu les frontières, jusqu'alors, libres, se ferment même pour lui, et son dernier voyage au Nouristan en 1965, semble comme un nostalgique adieu à un monde qui disparaît et qu'il a tant aimé : « Mais les temps avaient changé, et les frontières de notre monde s'étaient fermées. (...) À présent la grand-route est construite, les camions grondent dans les deux sens; les caravanes de chameaux ont disparu, leurs clochettes se sont tues pour toujours. »
Il revint s'installer en Angleterre dans les années 1990 et fut élevé à la dignité de Chevalier en 1995. Il a légué sa vaste collection de 25 000 négatifs au Pitt Rivers Museum d'Oxford. Wilfred Thesiger n'aimait pas trop la culture américaine et a dit à son sujet : "L'effet à long terme de la culture américaine telle qu'elle s'insinue dans le moindre recoin de tous les déserts, vallées et montagnes du monde sera la fin des civilisations. Notre avarice extraordinaire pour les possessions matérielles, les manières dont nous nourrissons cette avarice, le manque d'équilibre de nos vies, et notre arrogance culturelle amènera à notre perte d'ici un siècle à moins que nous apprenions à nous arrêter et à penser. Mais peut-être est-il déjà trop tard ?"


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