Elle est belle cette photo de la cathédrale de Modène .
Construite sur l'emplacement de la précédente cathédrale érigée en
1070, elle est dédiée à
San Geminiano (
349) évêque de Modène et saint patron de la ville dont la translation des
reliques dans la crypte s'effectue en
1106. La première pierre est posée le
9 mai 1099 avec l'appui de
Mathilde de Canossa, une des femmes les plus puissantes du
xiie siècle dans l'Italie du Nord.
La première phase de construction est confiée conjointement à l'architecte
Lanfranco (it) et au sculpteur
Wiligelmo. Dans le calcul des
modules du plan, Lanfranco s'inspire des rapports géométriques préconisés par
Vitruve tandis que Wiligelmo s'illustre sur la façade où il développe un riche programme iconographique aux thèmes bibliques. À la fin du
xiie et au début du
xiiie siècle, les
maestri campionesi interviennent sur les portails latéraux, la porta Regia ainsi que sur la rosace de la façade ; à l'intérieur, le grand
jubé - érigé à l'occasion de la consécration de la cathédrale par le pape
Lucius III en
1184 - reste le témoignage le plus complet du travail des sculpteurs de
Campione.
D'importantes interventions s'effectuent au
xive siècle, entre
1437 et
1455, lorsque des plafonds
voûtés d'arêtes se substituent à la couverture originale constituée de poutres en bois. Au
xviiie siècle, l'abside centrale de la crypte est restructurée, puis en
1913, la réfection du pavement intérieur ainsi que le grand jubé qui avait été modifié au
xviie siècle. En
1936, sont reconstruits les
pinacles qui coiffaient les
pilastres de la façade tombés lors du tremblement de terre en
1797. En
1955, la crypte décorée de style baroque retrouve son aspect d'origine.
Le pinacle est la partie la plus élevée d'un édifice (synonyme de faîte). Par exemple, dans la Bible, le « pinacle du Temple » est le faîte du Temple de Jérusalem.
En
architecture gothique le pinacle est un ouvrage en plomb ou en pierre, de forme pyramidale ou conique, souvent ajouré et orné de fleurons, servant de couronnement à un
contrefort. Décoratif, il contribue aussi à la stabilité structurelle générale. Il ajoute ainsi son poids à celui du contrefort qui retient la poussée de l'
arc-boutantet permet d'éviter le glissement des pierres à cet endroit précis.
En
peinture gothique, les
retables, usant des arguments décoratifs architectoniques, placent des pinacles (triangulaires), espaces peints au-dessus du panneau central.